Waste and Co.

Un livre dans Waste and Co ?

Et oui, c’est le premier, j’avais envie de vous en parler!

Peut-être avez vous entendu parler de ce livre paru récemment et qui a fait parler de lui en bien, en très bien même : L’apocalypse de Jonathan. Ce premier roman d’un jeune auteur de 26 ans, Samuel Dock, ravira les amoureux de la littérature tant par les sujets universels qu’il aborde, que par l’écriture ciselée qui leur donne forme.

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L’Est Républicain

 Une nouvelle écriture de la dérive

Samuel Dock a grandi et étudié à Besançon où il a passé son doctorat. « C’est d’ailleurs dans la capitale comtoise que j’ai commencé à écrire ce livre ». Photo Ludovic Laude

Le livre est sorti, le 15 mars dernier, dans une petite maison d‘édition, Le Manuscrit. Pourtant, sur internet, les blogs se multiplient autour de « L’Apocalypse de Jonathan » et de Samuel Dock, son auteur. Certains parlent même de roman générationnel. « Le personnage de Jonathan peut effectivement servir d’étendard à une génération », confie Samuel Dock, qui a passé une grande partie de son enfance, adolescence et jeune vie d’adulte à Besançon. « Mais ce qui se passe en lui correspond à un mécanisme universel et intemporel. » L’histoire de Jonathan, c’est effectivement l’immuable sentiment de solitude, d’égarement face à la folie qui pointe, à des pulsions qui ne sauraient être maîtrisées. « Un personnage qui se sent en décalage, aliéné tout en refusant cette aliénation. »

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Troisième extrait de l’Apocalypse de Jonathan

 » Je mets de la musique, et bientôt le son qui vibre en moi et le long de la membrane des murs me soulève, fait jaillir mes sens. L’alchimie entre la technologie et l’acoustique, la frénésie et l’accalmie, je m’écoute. J’éteins les lumières. Je me sens bien. Parmi les ombres, je deviens enfin pur, plus de corps ni de fluides, de dégradation, de saletés ni d’écoulements, l’esprit est sauf. Je me sens respirer. Je me pelotonne dans la pénombre, un sarcophage tiède d’obscurité amie. Je suis vivant et à l’abri du monde qui tape contre la fenêtre. Il veut que je quitte la lune. C’est ce qu’ils veulent tous. Je me ressers un whisky. Une à une fanent mes inhibitions pour un autre état de conscience, alerte et accompli. Je m’allonge sur le carrelage de la cuisine. Le noir et le froid. Tout s’immobilise, je perçois la tessiture de mon nid, chaque atome, l’essentiel. Je ne sais pas combien de temps je reste ainsi, à écouter mes pulsations, à courir après ma vie fœtale, à imaginer l’état de mort parfaite. Personne ne sait ce que je fais, je suis libre, enfin. Tout est calme, la musique me parvient de loin. Un instant mon univers me paraît gigantesque grâce à tous les cœurs battant à l’unisson dans la nuit. Je me dis que l’art, c’est d’avoir une vision personnelle. Un œil, là, tout à l’intérieur. La virtuosité de la pensée que traduit le corps. Être artiste, c’est être honnête. Il peut y avoir tant de paix, tant de sérénité… Je suis un artiste.

Mentir. « 

Samuel Dock