Waste and Co.

Un livre dans Waste and Co ?

Et oui, c’est le premier, j’avais envie de vous en parler!

Peut-être avez vous entendu parler de ce livre paru récemment et qui a fait parler de lui en bien, en très bien même : L’apocalypse de Jonathan. Ce premier roman d’un jeune auteur de 26 ans, Samuel Dock, ravira les amoureux de la littérature tant par les sujets universels qu’il aborde, que par l’écriture ciselée qui leur donne forme.

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L’Est Républicain

 Une nouvelle écriture de la dérive

Samuel Dock a grandi et étudié à Besançon où il a passé son doctorat. « C’est d’ailleurs dans la capitale comtoise que j’ai commencé à écrire ce livre ». Photo Ludovic Laude

Le livre est sorti, le 15 mars dernier, dans une petite maison d‘édition, Le Manuscrit. Pourtant, sur internet, les blogs se multiplient autour de « L’Apocalypse de Jonathan » et de Samuel Dock, son auteur. Certains parlent même de roman générationnel. « Le personnage de Jonathan peut effectivement servir d’étendard à une génération », confie Samuel Dock, qui a passé une grande partie de son enfance, adolescence et jeune vie d’adulte à Besançon. « Mais ce qui se passe en lui correspond à un mécanisme universel et intemporel. » L’histoire de Jonathan, c’est effectivement l’immuable sentiment de solitude, d’égarement face à la folie qui pointe, à des pulsions qui ne sauraient être maîtrisées. « Un personnage qui se sent en décalage, aliéné tout en refusant cette aliénation. »

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Radio Campus

L’interview par Hoka Claude Gouin du vendredi 20 avril  est disponible ici.

Vous y trouverez également une sélection de morceaux, petite playliste de « l’Apocalypse de Jonathan » réalisée par cet extraordinaire Journaliste.

 

Samuel Dock,

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Deuxième extrait de l’Apocalypse de Jonathan

« C’est bien la tragédie de l’apocalypse. C’est la rupture des secondes chances sur lesquelles nous comptions tous pour nous retrouver, pour qu’il vienne enfin, pour oser lui parler, trouver le courage, avoir des idées, un monde en paix, pour réécrire ou pardonner, pour nous faire pardonner. Il n’y aura plus de futur auquel adresser tant nos prières que nos ténèbres, tout sera clair et nous regretterons l’obscurité, cet autre qui y restait sans cesse à discerner. Plus de nuits pour nous porter conseil, ce sera la dernière, plus de journées où compenser la veille. Ce qui n’est pas fait ne le sera jamais, nous pouvons faire le total des remords ou des regrets et même le défaire, lui-même ne sert à rien, ce n’est qu’une chose d’humain. L’apocalypse n’est que la parfaite, la magistrale et surtout définitive élimination des potentialités. Bien sûr, nous pourrons penser aux bonheurs que nous aurons eus, aux amours et aux plages ensoleillées, à la chance de ne pas être né aveugle ou handicapé. L’apocalypse révélera assez tôt nos vices et nos démences, tout ce que l’on souhaite aux autres plutôt qu’à soi. Mais à la fin des fins, nous envierons les morts et grincerons des dents. Nous jalouserons ceux qui ont eu la chance de trépasser convaincus que toujours d’autres leurs survivraient et se rappelleraient d’eux, convaincus que d’autres ressentiraient la même émotion face à un coucher de soleil ou une aube étoilée. « Que nous sommes petits » se diront-ils à leur tour. L’histoire continue, ainsi va la vie, mais l’apocalypse n’est pas tant la mort que son abstraction. Les mourants ont au moins cette satisfaction de se dire qu’ils libèrent de la place, qu’ils ont eu leur chance et ce qu’ils méritaient, le mieux qu’ils pouvaient est imprimé en eux et ils font éclore leur propre paradis de sanctification en fermant les yeux. Pauvre morts, décédés sans savoir que la mémoire qu’ils convoyaient au tombeau, l’apocalypse viendra aussi là-bas la chercher. Toute l’humanité, de l’homme de Neandertal jusqu’à l’informaticien, du pharaon au boulanger, toute l’humanité devait un jour y être confrontée et la mort même n’est plus un refuge à la néantisation. Les morts attendaient qu’on vienne les prendre, en dormant d’une singulière manière. Ils seront juste plus faciles à transporter, la poussière est déjà poussière, il n’y a qu’à les disperser dans les airs pour un sol neuf et sec, sans légataires pour tout ce qui a été dit et ce qui ne le sera jamais. « 

Samuel Dock