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Par ordre alphabétique, 124 termes et concepts commentés et approfondis, dans un langage clair, autant que cela soit évidemment possible pour certains termes, lacaniens notamment. Mais l’utilisation d’exemples simples et parfois personnels facilite la compréhension et rend très vivante la lecture. Le projet de Samuel Dock étant de s’adresser à un public le plus large possible.
Les textes sont très bien écrits, et l’auteur s’implique souvent, faisant de ce livre davantage qu’un vocabulaire, un témoignage sur le vécu psychanalytique, côté patient et côté praticien.
Indocile éloge, car les travers et les éventuels préjugés de certains tenants de la discipline ne sont pas tus, et pas davantage les « guerres » internes. Samuel Dock les déplore et plaide en faveur du recours par le clinicien à des références multiples, les unes pouvant mieux que d’autres correspondre à telle ou telle problématique.
Après des années au cours desquelles la psychanalyse a été tant attaquée, voilà un livre qui la réhabilite, sans l’idolâtrer, en la présentant comme lieu et temps où peuvent être accueillis les souffrances, les manques, ce qui chez le sujet est parole empêchée, sans vouloir imposer ni même conseiller à celui-ci ce qui serait bon pour lui, à l’inverse de la pensée positive qui fleurit sur les rayons des librairies, promettant le « bonheur » au seul prix du livre qui est censé en révéler la voie.
Samuel Dock illustre cette mode par quelques phrases de la chanson de GiedRé: « Si t’es en chimio, que tu ne le vis pas bien, pense à tout ce que tu va économiser en shampoing. Si tu trouves ça trop chiant d’être en fauteuil roulant, rappelle-toi toujours que marcher c’est fatigant… Si t’as de la peine pour les clodos dans ta cage d’escalier, dis-toi qu’eux au moins ne se ruinent pas en loyer… »
Maurice Villard
Octobre 2019