L’article original est ici. Merci à Séverine Laus-Toni.
Lorsque je dis que j’ai une « ado/ulte »de 18 ans, les gens me lancent souvent un regard plein de compassion. Parce qu’aux yeux de beaucoup adolescence est synonyme de crise(s), de jeunes mous du genou, d’hormones envahissantes, et de chambre/tête mal rangée… bref rien d’ultra séduisant.
Alors quand un psy comme Samuel Dock vient à la rescousse de ces ados mal considérés en les faisant participer de manière originale et décalée, cela donne Punchlines: de courts extraits colorés/acidulés, brillamment commentés, de consultations durant lesquelles ses jeunes patients l’ont amusé, surpris, touché.
Je me souviens très bien de mon adolescence, cette période charnière entre l’enfance que l’on quitte et les responsabilités d’adulte qui s’annoncent (et dont on n’a pas forcément envie…). Cette période sens dessus dessous durant laquelle tant de choses se passent ou nous dépassent… les choix que l’on doit faire, les messages que l’on cherche à faire passer, tant bien que mal, dans une société plus ou moins conciliante/encourageante (et plutôt moins que plus)…
Plus j’avançais dans ma lecture, plus tout cela me revenait, et j’admirais la faculté d’écoute et d’analyse de Samuel Dock, son ouverture d’esprit, sa fraîcheur, sa bienveillance, son recul et ses grandes capacités d’accompagnement (et d’auto dérision).
Derrière le côté en apparence « divertissant » de ce livre se trouvent des questionnements d’une grande profondeur, des doutes touchants, et des réflexions pleines de lucidité, de la part d’ados attachants et spontanés dotés d’une sacrée répartie, et d’un franc parler que nous aimerions ne pas avoir à dissumuler dans nos costumes d’adultes.
Merci donc à Samuel Dock d’avoir donné la parole à quelques uns de ces ados que l’on écoute/considère trop peu, et d’avoir parallèment apporté un précieux éclairage psychologique à certains moments déconcertants de mon existence de parent :-).
« – Je suis frustré, car, voyez-vous, parfois une imge s’inscrit dans ma tête. Elle est magnifique, merveilleuse, elle m’enchante! Alors je me concentre et je la reproduis sur le papier. Et vous ne devinerez jamais comment est alors le dessin.
– Dites-moi?
-Moche. »